Monde de l'édition

SP et partenariat : construire un équilibre entre découvertes et contraintes

Livre’jour à tous

Lorsque j’ai commencé à parler de mes lectures sur ce blog, j’ignorais jusqu’à l’existence des services presse. Certes, j’avais vu des mentions sur certaines chroniques, mais je n’avais pas particulièrement chercher à comprendre ce que cela signifiait. Le premier service presse (SP, pour les intimes) que j’ai reçu, quelques mois plus tard, c’est donc parce qu’une maison d’édition m’a contacté suite à un salon. J’ai été extrêmement touchée, flattée, d’être sollicitée !
De fil en aiguille, sans trop saisir comment, j’ai reçu d’autres propositions de SP, par mail, en salon ou par la plateforme SimPlement. Bien souvent, ces propositions m’ont permis de découvrir des plumes et des maisons d’édition que je ne connaissais pas ou de franchir le seuil d’un catalogue éloigné de ma zone de confort.
Et puis un jour, elle a surgi sans prévenir, violemment. La panne de lecture numérique. Elle a duré plusieurs mois. Incompréhensible et douloureuse. Elle m’a obligé à m’interroger sur mon rapport aux SP et à la place que je leur avait donné. À la place qu’ils avaient prise, plus ou moins à mon insu. Ce sont donc ces réflexions ainsi que le fonctionnement que j’adopte pour cette nouvelle année (et jusque’à nouvel ordre) que je vais partager ici.

Un amour de SP

Le SP, c’est un roman que j’accueille dans ma bibliothèque avec plaisir, que je suis heureuse, et souvent flattée, de recevoir gratuitement et que je m’engage à chroniquer.
Les SP restent à mes yeux une merveilleuse opportunité. Ils m’ont permis, et me permettront certainement encore, de découvrir et rencontrer des nouvelles plumes et d’échanger avec des professionnels de la chaîne du livre, ils m’ont incitée à sortir de ma zone de confort et à explorer d’autres horizons. Chaque proposition que je reçois et chaque SP que j’apprécie me conforte dans mon envie de poursuivre sur ce chemin-là et m’envoie un signal fort quant la pertinence des chroniques que je publie. J’aime à croire que c’est également un signe de leur qualité, sous réserve que la proposition n’ai pas été faite à l’aveugle, bien évidemment.

Toutefois, l’accroissement des sollicitations, et donc des tentations, m’a conduite à en accepter beaucoup. À en accepter trop. J’ai enchaîné les SP tandis que les livres de ma PaL hurlaient leur désapprobation et leur manque d’amour. Et ce qui devait arriver arriva : la panne de lecture numérique, et plus encore la panne de lecture des SP numériques, aussi tentants qu’ils puissent être par ailleurs.
Depuis, j’ai réduit le nombre de SP acceptés. Cela me permet de ne pas sans cesse enchaîner les SP, de piocher dans ma PaL pour la vider un peu ( et pouvoir la remplir à nouveau !), de relire ce roman qui réclame de l’attention,…

Des SP à savourer plutôt qu’à enchaîner

Je distingue deux types de SP : les SP repérés et les SP découvertes. Les SP repérés sont ceux que j’ai envie de lire avant même de recevoir/solliciter le roman, souvent parce que j’ai rencontré la plume ou la maison d’édition lors d’un événement ou parce qu’on me l’a recommandé. Les SP découvertes sont les romans dont je découvre l’existence en même temps que la proposition.
C’est principalement le nombre de SP découvertes qui va diminuer. J’ai eu de très belles surprise avec ces derniers, mais aussi un certain nombre de déceptions. Les SP repérés sont des romans que je souhaite lire et qui intégreront probablement ma PaL d’une manière ou d’une autre, à plus ou moins long terme.

On en arrive donc à mon nouveau fonctionnement, un fonctionnement qui vise à préserver le plaisir de lire, et à poursuivre mes explorations livresques sans me sentir obliger de lire un SP à un moment où notre rencontre ne peut pas avoir lieu dans de bonnes conditions. Un fonctionnement dans lequel je privilégie les SP repérés et ceux reçus dans le cadre de partenariat

Un SP n’est pas un cadeau, c’est l’opportunité d’une rencontre

Oui, le SP est un roman que l’on reçoit sans l’avoir payé.
Non, le SP n’est pas un cadeau. Ni un privilège, d’ailleurs.
J’accorde la même attention à chaque livre que je chronique, SP ou pas : une lecture intégrale, une chronique personnelles argumentée, un visuel avec les premières lignes, un extrait choisi, le relai sur les réseaux (à moins que le livre ne m’ai pas plu), un petit poème d’ouverture (c’est nouveau !),… Hors temps de lecture, je consacre un minimum de 4 heures de préparation et travail à chaque chronique.
Recevoir un SP est une marque de confiance qui me touche (sauf quand la proposition est visiblement faite à l’aveugle), une source de motivation pour continuer à soigner chacune de mes chroniques et à privilégier l’honnêteté à un enthousiasme positif à toute épreuve.

J’apprécie particulièrement de pouvoir échanger avec les autres lecteur.ice.s, plumes, membres de l’équipe de la maison d’édition et de voir certains romans donner lieu à de beaux échanges et des relations de belle qualité et de confiance.
Je partage mes lectures et je défends les romans qui me plaisent. Je le fais à ma manière, avec mes expériences de lecture, ma sensibilité, mes envies et mes goûts. Ce sont les échanges et les découvertes qui m’intéressent.
Je n’ai pas vocation à être un répertoire d’avis positifs ou une « machine à chroniques ». Je ne note pas les livres parce que ça ne me parle pas. Je peux lire le livre dans la semaine de sa réception comme deux mois plus tard, parce que je n’ai pas envie de me forcer à lire un roman à un moment où j’ai envie d’en lire un autre. Je ne partage pas mes avis sur d’autres plateformes que sur le blog et ses réseaux parce que je n’ai pas de comptes ailleurs et ne souhaite pas particulièrement en créer. Bien que je lise sur liseuse, je préfère le support papier au support numérique.

Si ma manière de faire vous convient, n’hésitez pas à me parler de votre ou de vos roman.s par mail, messages sur les réseaux ou sur la plateforme SimPlement (qui exige de noter les livres, mais, vous l’aurez compris, la note n’a vraiment de sens à mes yeux).

Et la différence entre SP et partenariat, c’est quoi ?

Il existe certainement différentes distinctions entre ces deux expressions.
La mienne est liée à la relation qui se tisse. J’associe le SP à du ponctuel et le partenariat à du durable. Au fil des pages, des échanges, se tisse une relation. Dans le cadre des SP, elle tourne principalement autour d’un roman, elle peut s’arrêter à la réception de la chronique sollicitée/convenue ou être reconduite ponctuellement ou de manière récurrente. Dans le cadre d’un partenariat, c’est davantage un engagement réciproque pour une durée (plus ou moins déterminée), pour plusieurs titres, elle se rapproche parfois d’une collaboration.

En 2020, pour la première fois, j’ai rejoint les partenaires d’une maison d’édition, en parallèle des SP ponctuels et des SP récurrents.
Depuis 2021, j’ai envie de définir un fonctionnement pour ces partenariats.

Les partenariats à ma façon

À mes yeux, le partenariat est avant tout une relation de qualité qui se tisse dans et pour la durée.
Les partenariats s’appuient sur des échanges, de la motivation, une confiance réciproque, une envie de construire cette relation, collaboration, ensemble. Être partenaire, c’est un peu comme devenir ambassadrice et participer à la visibilité de l’autre. C’est lui donner une place à part sur mes réseaux sociaux, en story, dans un guide, en partageant ses romans et ses actualités.
C’est bien évidemment aussi une relation qui se nouent autour des romans, des sorties et des chroniques, la partie habituelle des SP. C’est recevoir les sorties romanesques qui me font envie, leur consacrer un article et les relayer. C’est m’émerveiller d’une réception, d’une couverture, d’une plume, d’un univers, attendre avec impatience la prochaine proposition ou les romans sollicités.

Page après page, j’espère que ce fonctionnement me permettra d’approfondir certaines rencontres, de leur donner une saveur particulière grâce à une collaboration riche et de belle qualité.

Et vous, comment gérez-vous les SP ?
Et les relations maison d’édition/chroniqueur.ice ou plume/chroniqueur.ice ?

Découvrez mes partenaires sur la page dédiée.

À bientôt,
Marine