Il était une fois
Une palette de douceur, une palette de douleurs
Des portes s’ouvrent, s’esquissent, sur un chemin de mystères
Livre’jour à tous,
Conquise par ma rencontre (virtuelle) avec Floriane Caffart, j’ai poussé les portes d’Eldora, sa cité fantasyque ceinte de haut murs protecteurs. Une visite que je ne regrette absolument pas !
D’autant que Floriane propose des cédi-croquis et que je suis absolument ravie de la beauté douce du mien et du personnage qu’il représente !
Résumé
Les murs à perte de vue, jusqu’à l’horizon. Ils surplombent la ville, la protège, sous l’oeil vigilant des Semeths. Mais surtout, il la coupe de l’extérieur.
Arkann est faune et orphelin, deux raisons d’être méprisé par la société d’Eldora. Deux motivations pour rechercher sa liberté, pour vouloir se faire une place. Deux raisons et sa soeur, Sayla. Entouré de ses amis, Arkann est prêt à tout pour découvrir le souffle de la liberté. Et pour offrir cet élan de vie à sa cadette.
Heylinn, princesse de la cité, a soif d’apprendre, de comprendre, de maîtriser sa vie et d’offrir le meilleur à son peuple.
Dans les couloirs du pouvoir serpentent les secrets et la magie. Dans les recoins et les ombres, d’autres enjeux sont à l’oeuvre, d’autres mystères.
La Fée s’en souvenait comme si c’était hier. Elle jouait dans la mezzanine lorsque le Roi, la Reine et la Première Éclaireuse étaient entrés avec le Siyala enfermé dans une cage. Les Semeths n’avaient encore jamais rencontré pareille créature à l’Extérieur et il fallait décider de son sort : la chasser ou la préserver.
Roulé en une petite boule rousse, le Siyala tremblait. Ses oreilles pointues s’agitaient au moindre bruit. Son nez allongé humait l’air la recherche d’une odeur familière.
Heylinn s’était précipitée dans l’escalier pour recouvrir la cage de ses bras. Attendri, le Roi avait fini par céder, mais à deux conditions : le Siyala ne devrait jamais sortir du château et il serait exécuté au moindre signe d’agressivité.
– Je raccompagne Aluna à votre chambre et je vous rejoins.
L’animal émit un jappement plaintif. Heylinn soupira en poussant la porte.
La pièce était pleine à craquer. Sans prêter attention aux murmures liés à son arrivée, elle s’installa sur le siège à côté de son père. Sa mère lui lança un regard interrogateur auquel elle ne répondit pas.
Heylinn inspira profondément et se prépara à écouter les doléances du peuple : le manque de blé, la population croissante, la criminalité dans les rues du Tiers-Lieu… Elle se prit à penser que tout cela n’était qu’une triste comédie. Comment le Roi, en écoutant les plaidoyers de ses citoyens, pouvait-il résoudre leurs problèmes ?
Si un jour tu veux être une bonne souveraine, tu dois apprendre à être attentive à ton peuple pour le comprendre.
Son père n’avait pas besoin de prononcer ces mots à voix haute, elle les entendait dans son regard. Au diable toute cette mascarade ! Elle posa son coude sur l’accoudoir et son menton dans le creux de sa main. Impassible face au comportement de sa fille, le Roi reporta son attention sur l’assemblée.
– La séance de Doléances se tiendra sous la direction du Roi Reïgo, de la Reine Eiven et de la princesse Heylinn, annonça l’intendant Kahl, avancez-vous et exposez votre doléance.
Mon avis
Un roman assez court, fluide et entraînant qui m’a beaucoup plu ! L’univers est très riche et créatif, avec des nuances profondes et une douceur intime. Ce premier tome permet véritablement de découvrir la cité, l’univers, ses racines et son fonctionnement et d’introduire les personnages et le bouleversement qui s’annonce. Il pose le cadre du monde, un cadre dont il me tarde de sortir dans le second tome !
L’univers d’Eldora est très riche, il mêle des créatures plus ou moins habituelles en fantasy/imaginaire comme les Fées, les Semeths, les Faunes et les Axolotls, et des créatures inventées comme les Siyalas (que vous avez pu découvrir dans l’extrait un peu plus haut). Floriane s’est véritablement appropriée ces créatures dépeindre un univers bien à elle, original, créatif et nuancé.
La cité d’Eldora est très hiérarchisée. Les strates sont évidentes, omniprésentes, il est impossible de s’en affranchir : la race de naissance détermine le rang dans la société, les fonctions, les quartiers d’habitation,… Les Fées sont au sommet, les Faunes tout en bas, méprisés et brimés.
L’exploration de cet univers, la découverte du passé de la cité, et donc l’apprentissage de ses racines et de son identité sont au coeur du récit, bien que les personnages n’en ai pas tous conscience.
Je me suis vite attachée à tous les personnages principaux, tant grâce à leurs forces que grâce à leurs failles, je les ai rencontré au fil de leurs convictions, doutes et maladresses. Ils dessinent une large palette riche de nuances, de qualités et sensibilités. J’ai également été touchée par les nuances de douleurs et de douceurs qui s’esquissent et qui se tissent dans les relations entre les personnages.
J’ai une petite préférence pour Börom. Il a un côté doux, douillet, sensible, réconfortant, un instinct protecteur extrêmement attachant ! Et oui, c’est effectivement le personnage que j’ai l’immense plaisir d’avoir un croquis sur la première page !
La plume est fluide et sensible. Délicatement, elle m’a saisi pour m’entraîner dans les coeurs et les pensées de ses personnages.
Plusieurs intrigues s’entremêlent, se mettent progressivement en place, suggérant des révélations à venir (dont certaines sont certainement pour le T2 !).
Les ellipses permettent de mettre l’accent de la narration sur les passages qui ont une importance clés pour les différents fils dramatiques. Cela n’a pas gêné ma lecture, mais j’ai toutefois regretté la présence/longueur de certaines ellipses qui m’ont empêché de sentir l’évolution des relations entre les personnages. Ainsi, j’ai parfois eu l’impression d’être « mise devant le fait accompli » de certains rapprochements.
Le mot de la fin
Pareil à une visite qui allie explorations et mystères, ce premier tome de la duologie Eldora tisse un univers, une atmosphère, des intrigues et des personnages variés et attachants. J’ai été irrésistiblement entrainée par la douceur et la sensibilité de la plume de Floriane et il me tarde que le second tome élargisse l’horizon qui se dévoile à la fin !
Vous l’aurez (peut-être ?) deviné : Flowrale est le nom de pinceau de Floriane. La douceur de sa plume se retrouve dans la délicatesse de ses aquarelles.
Est-ce que vous appréciez que vos romans soient dédicacés ?
À bientôt,
Marine