Deux silhouettes floues contemplent le Soleil.
Le Maître et l’Apprentie s’imprègnent et rêvent,
Fascinés, admirateurs, ils observent
Le monde qui s’endort, la nuit qui s’éveille.
– Dis-moi, jeune Apprentie, qu’as-tu appris aujourd’hui ?
– J’ai vu le froid et un jeune enfant effrayé.
– Est-ce bien tout ? N’as-tu donc vu que la nuit ?
– J’ai aussi vu la joie, l’amour et l’amitié.
– Dites-moi Maître, pourquoi le monde va-t-il mal ?
– Parce qu’en grandissant, certains oublient de rêver.
– Comment empêcher cet inéluctable fait ?
– La créativité sauve de la normalité banale.
– Dis-moi, jeune Apprentie, comment rêver ?
– Le rêve est évasion, fragile liberté.
Il apparait par surprise, emporte l’esprit.
Il nait de rien, il nait de tout, il nait et rit.
Le rêve est jeu, énigmatique performance.
Il offre, séduit, attire, amuse et distrait.
Le rêve est jeu, il saisit l’irréel abstrait,
Il allie, un court instant, réel et démence.
– Explique-Toi, jeune Apprentie, pourquoi le jeu ?
– Le jeu est altruiste : il s’offre aux autres.
Il fait de la vie un harmonieux camaïeu.
Plaisirs comme peines, il montre ce qui est nôtre.
– Dis-moi, jeune Apprentie, l’univers est-il jeu ?
– Non, Maître, et c’est ce qui effrayait l’enfant,
Que le jeu disparaisse progressivement.
Il voudrait du monde ouvrir grand les yeux.
Il voudrait que les rues par l’art soient envahies,
Il voudrait que le monde s’habille de sourires,
Il voudrait que tout espace soit scène, jour et nuit,
Il voudrait d’émerveillement les coeurs remplir…
– Ouvre les yeux et vois le monde, jeune Apprentie.
Le jeu est, le jeu vient, toujours renouvelé.
Il enrichit les rues, les coeurs et les esprits.
Il est riche de sa diversité.
– J’ai fait ce rêve, Maître, celui de l’ouverture,
Où les formes et les coeurs se côtoieraient.
Joueurs et publics, jeu et écriture,
Instant merveilleux où tout se rencontrerait.
– Regarde mieux, jeune Apprentie.
Trouve cet espace où la liberté éclot.
– Je le vois, Maître ! Rires, sympathie,
Découvertes, jeux sérieux et jeux de mots…
Marine Ginot, 01/2018
écrit en complément d’une lettre de motivation pour un festival de théâtre
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Tu as un très beau blog que je parcours avec plaisir ! Et bravo pour avoir eu l’audace de joindre ce poème à une lettre de motivation : voilà qui a dû rendre la lecture de cet exercice ô combien conventionnel moins fastidieuse – 🙂 Continue ainsi !
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Merci beaucoup pour tes encouragements ! 🙂
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Magnifique! et optimiste ce qui n’est pas facile pour une jeune poétesse pleine de promesses. Car ou est ce maître de sagesse. Moi je le cherche toujours.
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Merci beaucoup ! Je suis très touchée !
Ce maître de sagesse, je le cherche continuellement, aux détours des mots, des lectures, des rencontres…
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