Nuances d’ombres et de lumières
Fièvre d’effervescence, fièvre d’existence
(en) Quête
Livre’jour à tous,
J’avais été conquise par la plume de Camille Salomon dans Maman n’est pas une étoile (éditions Scrineo) et j’avais hâte de la retrouver dans son dernier roman, Symbiose. Une bonne lecture pour ma part, même si j’ai pas vraiment accroché avec les personnages.
Résumé
L’Exposition Universelle de 1900 se prépare et met Paris en effervescence ! La ville s’anime de festivités, visites et expositions : l’événement doit être inoubliable !
Tandis que l’impatience enfièvre doucement la ville, la communauté surnaturelle s’agite et peine à se faire accepter.
Puis le premier corps est retrouvé. Atrocement mutilé. Octave Cinib, nouvel auxiliaire de la Sûreté Générale, se trouve en charge d’une enquête complexe et difficile, qui l’entraînerai au coeur des méandres de la noirceur des âmes, aux frontières du connu et de l’inexpliqué, aux limites de l’acceptable et de l’ignoble…
Dans la Seine, Octave aperçoit des formes ondulantes, des sirènes. Marginales, elles se montrent peu, craignent d’effrayer touristes et pêcheurs. Elles font partie des Maléfiques les plus redoutés, car leur beauté sans pareil est symbole de fourberie pour beaucoup d’habitants. La nuit, elles laissent libre cours à leur nature, elles virevoltent au-dessus du fleuve, irréelles. Octave n’en a encore jamais vu de si près, et même de loin, les occasions sont rares. Il prend conscience que lorsque la lune l’enveloppe de ses rayons lumineux, une autre facette de Paris s’épanouit. À chaque coin de rue, la magie en bourgeon devient un bouton prêt à éclore, elle s’élève et transforme le monde.
– Je vous ai conduit ici pour vous montrer ceci.
Elle embrasse la ville du regard et la désigne d’un geste gracieux.
– Paris est un monde miroir, beaucoup ne regardent que ce qu’ils veulent voir, ce que la lumière éclaire. Un monde épuré, étrange, mais pas trop. Si vous osez regarder de l’autre côté du miroir, vous découvrirez ce que Paris est réellement : un monde empli de magie et de possibilité.
Mon avis
J’ai retrouvé la plume de Camille Salomon avec énormément de plaisir ! Elle m’a immergée dans l’univers de Symbiose. Une bonne et très belle lecture dans un environnement riche, même si j’ai eu du mal à accrocher avec les personnages.
Cette ville de Paris en nuances de merveilleux m’a charmée : familière et fantasy, belle et tortueuse, urbaine et naturelle. Une cité de fééries et de maléfices qui se croisent, s’ignorent et s’entremêlent.
Les créatures de fantasy foisonnent et scintillent dans les rues, allées et cours d’eau. Lumières et noirceurs les hantent également, avec un mélange de douceur, de passions, de violence et de mystères. Dense, riche et nuancé, l’univers se dévoile et se raconte au fil des pages !
Je suis néanmoins un peu restée sur ma faim par rapport à cela. L’intrigue permet d’effleurer la complexité de cet environnement, mais j’aurais apprécié d’en découvrir davantage sur les coulisses et les parts d’ombres et de lumières de cette ville.
J’ai pénétré dans les pensées de multiples personnages au cours de l’intrigue et des changement de points de vue.
Nous connaissons avant la fin du roman et bien avant Octave certains dessous de l’enquête et des meurtres et c’est une structure qui m’a plu ! J’ai beaucoup apprécié de suivre ces divers fils d’intrigue : ils font des noeuds et se répondent mutuellement, dévoilent progressivement la complexité de l’intrigue et des implications qui sous-tendent à cette atroce série d’assassinats et enrichissent cette enquête de multiples nuances d’âmes, convictions, émotions (ou leur absence) et plans.
La plume est maitrisée, fluide et avec des touches de poésie et j’ai savouré les phrases qui s’écoulaient et les intrigues qui s’embrouillaient dans les noirceurs de cette enquête sous tensions. J’ai particulièrement apprécié les descriptions !
Toutefois, ayant eu le coeur complètement retourné par la finesse et la sincérité des personnages de Maman n’est pas une étoile, j’avais de grandes attentes concernant les personnages dans ce nouveau roman. Une attente qui n’a pas complètement été satisfaite.
J’ai trouvé les personnages de Symbiose assez archétypaux. Ils sont efficaces et résonnent parfaitement avec l’intrigue, mais ils m’ont peu surprise et touchée. Leurs comportements et interactions fonctionnent et des liens très intéressants se tissent entre eux. Ils ne sonnent pas creux, mais ils sonnent moins complexes, approfondis, émouvants que dans le sublime et poignant Maman n’est pas une étoile.
Cependant, je précise que ces deux textes relèvent de genres littéraires, cibles et thématiques très différents et ne peuvent pas être comparés.
L’objet livre est très réussi ! La lecture est très agréable et aérée.
Et comment ne pas parler de cette magnifique couverture réalisée par Lysiah Maro ! Elle raconte sans trop dévoiler, suggère pour mieux tromper et prend une toute autre dimension après la lecture !
Le mot de la fin
Une bonne et belle lecture tant grâce à l’univers dense que par la délicatesse de la plume de Camille Salomon. J’ai immédiatement été entraînée par ce Paris en nuances de merveilleux et les intrigues qui se tissent au fil des pages !
Il y a toutefois deux éléments en demi-teinte : j’ai peu accroché avec les personnages et j’aurais aimé en découvrir plus sur cet univers extrêmement riche.
Et vous, quel type de plume aimez-vous ?

Cette lecture s’inscrit également dans le Printemps de l’Imaginaire Francophone (clic).
Il valide les défis suivants : La planète des singes, Les petites étoiles brillent aussi, Serpentine.
À bientôt,
Marine
Image d’en-tête réalisée avec Canva.