trimri, le 14ème jour d’ima
(Toujours) quelque part en mer
Cher journal,
La mer, encore et toujours la mer !
Magnifique, sublime, bleue, insaisissable, calme ou agitée. Entre douceur et force.
Je ne me lasse pas de la contempler depuis le pont du bateau !
Ethan, le jeune marin avec lequel j’ai sympathisé, profite d’une pause pour me rejoindre et s’accoude à ma droite :
– Encore là ? Tu n’arrives plus à t’éloigner de l’eau…, s’amuse-t-il.
– C’est la première fois que je passe autant de temps sur un bateau.
– Tu t’es remise de la tempête d’hier ?
Une tempête absolument atroce et tord-boyaux… Le bibliothécaire a gémi pendant des heures que c’était la fin et que la mer allait le tuer pendant que les autres tentaient tant bien que mal de garder leur équilibre (et leur dernier repas). Ça n’a vraiment pas été une partie de plaisir ! Je suis bien contente que ça se soit terminé avec le levé du jour !
– Difficile d’y croire en voyant à quel point la mer est calme aujourd’hui, je lui réponds en souriant. Mais c’est un vrai soulagement ! Encore quelques heures et j’aurais été dans le même état que l’autre bibliothécaire…
– Probablement pas. Tu as le pied nettement plus marin que lui. Tu descends après-demain, n’est-ce pas ? Tu vas faire quoi ?
– Je vais voir mes parents. Je profitais du voyage pour ne pas être toute seule.
– Et pour le retour, tu vas faire comment ?
– Je l’ignore encore. Zilhostynaé m’a dit qu’elle ne repasserait pas par là. Donc je chercherai un bateau le moment venu…
– Je peux en parler au capitaine. Il ne sait pas encore quel est notre prochain voyage, après le débarquement de l’émissaire assermenté.
Je hoche la tête pour le remercier quand je remarque une tâche sombre au loin. Je lui attrape le bras :
– Ethan, c’est quoi, ça ?
Il regarde dans la direction que lui indique en plissant les yeux.
– Je ne vois pas d’ici. Je vais chercher une lunette.
Il y a de l’inquiétude dans sa voix.
Il revient un instant plus tard.
La tâche a grossi. On dirait un bateau, et il s’approche très vite.
– Enfers et tempêtes ! jure-t-il après avoir regardé un instant dans la lunette. Des pirates !
Il me plante là pour courir vers le capitaine.
Je reste figée sur place, incapable de détacher mon regard du bateau pirate qui s’approche inexorablement du nôtre.
– Pirates à l’approche ! Tous à vos postes pour leur échapper, hurle le capitaine.
J’ai peur, terriblement peur.
Marine Ginot, 09/2018
Tous droits réservés