Chroniques, Littératures de l'imaginaire

📚âŽȘ La stĂšle du destin — M. Gaujon

Cette lecture s’inscrit dans le Pumpkin Autumn Challenge (catĂ©gorie Trick or Treat) du Terrier de Guimause et dans Le dĂ©fi Mois de l’Imaginaire du Cahier de lecture de Nathan.

Titre : La stĂšle du destin
Auteur : Mélanie Gaujon
SĂ©rie : Le royaume d’Esiah – T1
Éditeur : Editions France Loisirs – Nouvelles plumes

Résumé
Dans le Royaume d’Esiah cohabitent des natifs et des Ăąmes damnĂ©es venues du Monde des Mortels. De ces Ăąmes dĂ©pendent l’équilibre du Royaume et la survie de ces habitants.
Au cours d’une Ă©pidĂ©mie dĂ©vastatrice, le Prince Lucifel rencontre Milo. L’enfant porte une pierre rouge autour du cou, une pierre qui fascine l’hĂ©ritier du trĂŽne

L’épidĂ©mie qui a emportĂ© les parents de Milo et de nombreux natifs marque le commencement des difficultĂ©s du Royaume. Pour sauver son monde, Lucifel est prĂȘt Ă  tout, mĂȘme Ă  prendre des responsabilitĂ©s qu’il a toujours voulu fuir. Et il est intimement convaincu que le collier de Milo est l’une des piĂšces de ce puzzle complexe


« Le prince voulait frapper les esprits en rapprochant la famille royale du peuple. Il dĂ©ambula dans les rues avec la plus grande simplicitĂ© sous l’oeil effarĂ© de ses sujets. Son oiseau, juchĂ© sur son dos, s’amusait Ă  rallumer les bougies qui manquaient de s’éteindre avec ses longues tresses de feu. Le garde, quant Ă  lui, veillait sur eux en apparence. Le prince aurait su se dĂ©fendre et brimer une rĂ©volte Ă  lui seul. Â»

Mon avis
J’ai refermĂ© ce livre avec un sentiment mitigĂ© et il m’a fallu une quinzaine de jours pour identifier pourquoi et parvenir Ă  le chroniquer (sans spoiler). Cet article vous fait part d’une expĂ©rience de lecture personnelle et partiale.

Commençons par ce qui m’a plu.
J’ai beaucoup aimĂ© l’univers : il est riche, foisonnant, complexe, original par son exploitation de la vie aprĂšs la mort (Esiah serait l’un des deux royaumes des morts, mais on n’est pas certain de l’existence du deuxiĂšme). Le Royaume d’Esiah se compose de plusieurs niveaux ayant chacun un rĂŽle nĂ©cessaire Ă  l’équilibre global, il y a des phĂ©nix de feu, un partage des rĂŽles.
L’intrigue est bien mise en place dĂšs le dĂ©but en donnant Ă  voir toutes les pistes de mystĂšres et de problĂšmes qu’il faudra dĂ©broussailler dans la suite du roman. Les mystĂšres s’accumulent au dĂ©but : il y a des signes, des « appels du pied Â», des passages du point de vue de personnages qui ne sont pas nommĂ©s,
 C’est une mise en place que j’apprĂ©cie : le lecteur dĂ©couvre en mĂȘme temps que les personnages la direction Ă  suivre (il en sait un peu plus, mais pas beaucoup, ce qui permet de se laisser surprendre).
Les personnages sont prĂ©sentĂ©s progressivement et dĂ©veloppĂ©s au fur et Ă  mesure du livre, de la progression de l’intrigue et des rĂ©vĂ©lations.
Le style est globalement fluide et agréable, avec quelques maladresses sur lesquelles je reviendrai.

Quelques Ă©lĂ©ments m’ont nĂ©anmoins fait sortir de ma lecture Ă  plusieurs reprises.
La complexitĂ© de l’univers d’abord. Le dĂ©but de la lecture a Ă©tĂ© laborieux : le vocabulaire spĂ©cifique au monde n’était pas toujours trĂšs bien expliquĂ© Ă  la premiĂšre occurence et j’ai fais plusieurs aller-retours pour vĂ©rifier le sens de certains mots. J’ai poursuivi ma lecture pour avoir d’autres explications plus tard, mais ça n’a pas toujours Ă©tĂ© le cas.
J’ai trouvĂ© les liens entre les personnages parfois alĂ©atoires ou mal dĂ©finis. Je pense notamment aux relations entre le roi et le Prince Lucifel : elles alternent entre la froideur rigide de presque inconnu et la taquinerie (parfois lourde) de deux camarades de longues dates.
Concernant les maladresses de style, je pense principalement aux lourdeurs explicatives des phrase du genre « cet enfant lui Ă©tait devenu aussi cher que le sien Â» quand l’actrice nous l’a dĂ©jĂ  montrĂ© avec davantage de subtilitĂ© par des moments de vies ou de rĂ©flexion et aux alĂ©as des relations entre les personnages que j’ai dĂ©jĂ  mentionnĂ©.
Une petite incohĂ©rence m’a fait sourire : le phĂ©nix du prince Lucifel s’appelle MĂ©lisande sur la quatriĂšme de couverture et MĂ©silande dans le livre (qui est Ă©galement le seul phĂ©nix dotĂ© don spĂ©cial).

En rĂ©sumĂ© : une lecture agrĂ©able, mais sans plus,  qui m’a nĂ©anmoins donnĂ© envie de savoir la suite.
Il s’agit d’un premier roman (collection Nouvelles plumes) et je suis curieuse de voir comment elle va Ă©voluer.