Comme le lait sur le feu - Cédric Totée - chronique par Imagin'encre
Chroniques, Littératures blanches

📚⎜ Comme le lait sur le feu – C. TotĂ©e

Bonjour Ă  tous,

Je lis peu de littĂ©rature blanche, mais je ne regrette vraiment pas que l’éditrice d’Élan Sud m’ai mis Comme le lait sur le feu entre les mains ! Les pensĂ©es de Paul m’ont entraĂźnĂ©e, brouillant les frontiĂšres de la rĂ©alité 

Titre : Comme le lait sur le feu
Plume : Cédric Totée
Édition : Élan Sud (clic) 

Résumé

Auteur de chansons à succÚs, Paul affronte une mauvaise passe. Entre page blanche et renouvellement de son art. Il souhaite écrire une oeuvre qui bouleverse et transporte, marquante et inspirante, qui restera dans les mémoires.
Il cherche l’inspiration, l’étincelle, le texte qui le sortira de l’impasse et le fera entrer dans la lumiĂšre ! Entre face Ă  face et esquive, il se confronte Ă  la rĂ©alitĂ©, Ă  la vie, Ă  ce qu’il en observe et ce qu’il en devine. Peu Ă  peu s’esquissent les frontiĂšres, en nuances de gris, de regards et d’imagination.

❝ Cette soirĂ©e mĂ©morable s’était terminĂ©e au petit matin dans un bar parisien oĂč Édouard m’avoua qu’il cherchait dĂ©sespĂ©rĂ©ment un auteur susceptible d’approvisionner son Ă©curie de chanteurs pour adolescentes. Bien que les textes fussent le plus souvent affligeants, il m’expliqua qu’il devenait difficile de trouver de bonnes plumes capable de se renouveler sans cesseront en continuant d’attiser des foules. Édouard possĂ©dait un stock important de musiques en attente de paroles qui, mĂȘme stupides, se devaient avant tout de passer inaperçus et d’ĂȘtre faciles Ă  retenir dĂšs la premiĂšre Ă©coute. L’humour et l’alcool aidant, j’avais empoignĂ© derechef mon stylo et griffonnĂ© sur la nappe du troquet ce qui devint les couplets de ma premiĂšre chanson Ă©tonnamment intitulĂ©e The Goal Of My Life. [
] Ainsi commença ma carriĂšre de parolier ; un peu par jeu, un peu pour aider celui qui allait devenir mon ami et beaucoup par accointance alcoolique.❞

Mon avis

Une trĂšs belle dĂ©couverte ! Les pensĂ©es de Paul m’ont entraĂźnĂ©e Ă  leur suite, dĂ©formant la rĂ©alitĂ©, transformant les perceptions et brouillant peu Ă  peu les frontiĂšres de la raison.

Initialement, Paul n’est pas trĂšs sympathique, un brin hautain, lĂ©gĂšrement imbu de lui-mĂȘme, parfois misanthrope. Et il ne le deviendra pas vraiment au fil des pages.
NĂ©anmoins, il y a quelque chose que le rend touchant, attachant. Un mĂ©lange de crise la page blanche, de confrontation au syndrome de l’imposteur, de doute existentiel, de construction de soi-mĂȘme, de recherche de LA RĂ©vĂ©lation, de L’Oeuvre. Progressivement, sa quĂȘte s’empare de lui. Cette quĂȘte d’un idĂ©al crĂ©atif, d’une oeuvre qui reste. Une crĂ©ation si ardemment dĂ©sirĂ©e qu’elle s’infiltre dans la rĂ©alitĂ©, insidieusement, et bouscule les acquis, les perceptions et le rapport au monde.

De son point de vue, tout est logique, s’enchaĂźne. C’est sa quĂȘte, sa recherche, son oeuvre, qui l’habite, pend corps, forme, vie. Ses pensĂ©es tourbillonnent, jugent, analysent, racontent, expliquent.
Et surtout, elles guident et entraĂźnent la lecture, sans laisser le temps de comprendre, de saisir. Elles brouillent les pistes, repoussent les limites, effritent la raison.
À quel moment ai-je rĂ©alisĂ© que j’avais perdu pieds ? Que, peut-ĂȘtre, ce qu’il me racontait n’était pas la rĂ©alitĂ© ? Trop tard, bien trop tard. En Ă©quilibre sur le fil de la raison, sur le fil de la folie, Paul avance et m’a entraĂźnĂ©e sans me demander mon avis.
Jusqu’à la fin. Jusqu’à la chute.

EncrĂ©e dans la pensĂ©es de Paul, la plume tisse sa toile avec adresse et fluiditĂ©. Elle noue, dĂ©voile, suggĂšre, s’infiltre, raconte. Elle saisit l’attention et plonge en immersion dans une intĂ©rioritĂ© qui se cherche, se construit et se dĂ©truit.
Peu Ă  peu, le sens se fait et la cohĂ©rence apparait, notamment le lien entre l’histoire, le titre et la couverture.

Le mot de la fin

J’ai beaucoup apprĂ©ciĂ© ce roman et je remercie vivement l’éditrice de me l’avoir mis entre les mains !
J’ai plongĂ©, sans vraiment m’en apercevoir, dans le fil des pensĂ©es de Paul, dans leurs basculements, entraĂźnĂ©e dans sa quĂȘte de l’oeuvre qui transformera sa carriĂšre, dans sa soif d’existence, lĂ  oĂč la frontiĂšre entre raison et folie est si tĂ©nue qu’il est aisĂ© de se tromper de cĂŽté 

À bientît,
Marine

Image d’en-tĂȘte rĂ©alisĂ©e avec Canva

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