📚⎜ Spleen Cities – G. Brousse

Bonjour à tous,

Spleen Cities propose une immersion entraînante dans un univers aux reflets de l’obscurité, dans une tranche de vie aux portes du bouleversement. L’alchimie a très bien fonctionné et je me suis laissée guidée dans les méandres de cette cité !
Je remercie vivement les éditions Noir d’Absinthe de m’avoir permis de découvrir ce roman !

Titre : Spleen Cities
Plume : Gillian Brousse (clic) 
Édition : Noir d’Absinthe (clic)  
Pinceau : Amaryan (clic) 

Résumé

De hauts murs ceignent Novart, protégeant les habitants des Lumineux, les monstrueuses créatures qui encerclent la ville. De hauts murs comme une cage où règne la loi du plus fort, la misère et la souffrance.
Zoé a grandit ici, dans cette ville glauque et sordide, escortée par la musique qui joue dans sa tête les mélodies du monde. L’adolescente fait comme elle peut pour s’en sortir, discrète. Et voilà qu’une bande de voyous est décidée à lui mettre la main dessus…
Shelby s’est toujours débrouillé pour ne pas s’étirer d’ennuis, faire profil bas. Sans domicile, sans réelles attaches, sans espoirs particuliers, sans ambitions ni projets. Puis sa vie heurte celle de Zoé au hasard d’un couloir et il se retrouve bien malgré lui entraîné dans des machinations qui le dépassent et menacent son existence.
Chacun pour soi, leurs destins sont en marche.

Mon avis

Une immersion très réussie et très loin de ma zone de confort ! J’ai ouvert ce roman comme on pousse une porte et je me suis laissée entraînée à la découverte de Novart, Veilam et de leurs habitants.

L’univers construit par Gillian Brousse est très complet et très fouillé, en nuances d’obscurité, de misère, de détresse, de désespoir et de violence. Prisonniers des murs qui les protègent des Lumineux, les habitants de Novart semblent condamnés à cette stagnation glauque et mortifère, errants de boîte à mercis en lieux insalubres, luttant pour leur survie avec les armes à leur disposition.
Dans les sous-sols de Novart se trouve Veilam, la cité des splendeurs et des richesses, le centre des décisions, la direction de la milice qui contrôle Novart. Entre les deux, un labyrinthe de couloirs. Chacun appartient à l’un des ces mondes, jamais à plusieurs.

Façonnés par leur monde et ce qu’il les a contraints à faire, les personnages sont riches en nuances, en aspérités, en démons intérieurs et, parfois, en touches d’espoir.
La fraîcheur légèrement teintée de folie de Zoé, cette symphonie qui lui chante le monde et lui permet de l’appréhender différemment, la richesse de cette jeune fille à moitié brisée, farouche et déterminée, donne un piquant certain à l’intrigue et aux dialogues. J’ai beaucoup apprécié de la rencontrer et d’en savoir plus sur le Maestro qui habite ses pensées (vous comprendrez en lisant).
Sa relation avec Peter apporte un éclat de lumière et de fraîcheur bienvenu, sans être naïve ou idyllique. Au contraire, tous les deux sont fracassés, à fleur de peau, pleins de doutes et leurs tempéraments se heurtent malgré leurs sentiments. Elle puise dans la richesse et la complexité de ces deux personnages, terriblement crédible et sincère.
Et Shelby, brinquebalé par la vie comme par le destin, espérant ne pas faire de vague, se faire oublier, et se retrouvant malgré tout au coeur des ennuis, et même d’une révolte à laquelle il ne croit pas.

L’intrigue se met en place progressivement et évolue rapidement. Il s’agit d’une tranche de vie d’une ville au bord du bouleversement, du débordement, de l’effondrement.
Dans cette énergie grouillante, des personnages (sur)vivent et font de terribles choix, emportés par le flot des événements ou acteurs de ces derniers.
Parfois surprise par une décisions, choquée par un acte, émue par un personnage, touchée par ses émotions, j’ai été happée par l’intrigue et les protagonistes.

J’ai été entraînée par la plume, très immersive et fluide de Gillian Brousse. Il donne à percevoir son monde, les émotions de ses personnages, la cruauté, la noirceur et l’espoir. Tout s’entremêle pour faire découvrir un univers riche et complet, choquant, sincère, atroce, nuancé et terriblement addictif.

Un mot également sur la couverture.
Elle est magnifique ! Mais vous devrez lire le roman pour la comprendre pleinement…

Le mot de la fin

J’ai beaucoup apprécié ce roman très éloigné de ma zone de confort !
J’ai été entraînée dans cet univers sombre et fouillé par la plume de l’auteur et j’y suis restée, conquise par l’humanité en nuances de noirceur des personnages. Rien n’est simple ou manichéen, le beau comme le terrible, et ce mélange m’a offert une très belle lecture.

À bientôt,
Marine