Chroniques, Littératures de l'imaginaire

📚⎜ 1520-1522 – Le Chroniqueur de la Tour

Bonsoir,

Ce mois-ci, j’ai principalement lu les nouvelles reçues pour l’AT organisĂ© avec Marathon Éditions (dont les rĂ©sultats ont Ă©tĂ© annoncĂ©s ce matin), mais j’ai Ă©galement eu l’immense plaisir de voyager Ă  travers la Renaissance fantasy du Chroniqueur de la Tour !
Merci beaucoup de m’avoir envoyĂ© ce deuxiĂšme tome (avec une petite dĂ©dicace !) !

Titre : 1520-1522
SĂ©rie : Suite de 1515-1519 (clic)
Plume : Le Chroniqueur de la Tour
Édition : auto-Ă©dition (clic)

Résumé
La paix est de plus en plus en pĂ©ril Ă  travers le monde. Tensions et bouleversements se sont trop accumulĂ©s et le fragile Ă©quilibre qui dominait risque de s’effondrer en entrainant tout sur son passage. Complots, manipulations, ambitions et malĂ©dictions redessinent peu Ă  peu les alliances.
Dans l’ombre, les Grands Esprits veillent, tentant d’enrayer ce qui ressemble Ă  une irrĂ©sistible marche vers la destruction.
À travers l’Europe, l’AmĂ©rique du Sud et l’Empire ottoman, laissez le Chroniqueur vous conter l’histoire du monde et ses secrets


❝ Les deux rois se firent face, les pectoraux et les biceps saillants. Ils tournĂšrent lentement sur les bords du cercle de la piste en se dĂ©vorant des yeux. François [Ier] Ă©tait plus grand et plus athlĂ©tique Henri [VIII], mais celui-ci dĂ©gageait une puissance toute animale et un concentrĂ© d’énergie prĂȘts Ă  ĂȘtre dĂ©chargĂ©s sur sa victime. Les deux hommes se prĂ©cipitĂšrent l’un vers l’autre. Ce fut une collision Ă  une Ă©chelle gĂ©ologique entre deux continents. [
]
C’est alors qu’Henry commença Ă  se transformer. Des poils bruns surgirent de son cou et se mĂȘlĂšrent Ă  ses cheveux roux. D’autres plus clairs virant sur le jaune poussĂšrent sur ton son corps. Ses ongles se transformĂšrent griffes acĂ©rĂ©es. Ses jambes et ses bras devinrent plus trapus. Son nez Ă  l’arĂȘte presque verticales souleva et s’élargit au centre d’un museau qui s’allongea. Des canines pointues s’insinuĂšrent entre ses lĂšvres. Le blanc de ses yeux devint jaune, ses iris bleus s’empourprĂšrent. Henri VIII s’était transformĂ© en lion-vampire sous les cris effrayĂ©s de l’assistance. ❞

Mon avis
Il m’a fallu quelques chapitres pour remettre chaque personnage dans sa chronologie et me rĂ©-imprĂ©gner de l’univers. Puis la plume m’a irrĂ©sistiblement entrainĂ© dans les pas de ses personnages Ă  travers le monde.

J’ai retrouvĂ© avec plaisir la Renaissance mĂątinĂ©e de fantasy dĂ©veloppĂ©e par le Chroniqueur de la Tour : complexe, fouillĂ©e, nuancĂ©e, crĂ©dible. Ce deuxiĂšme tome Ă©largit davantage l’univers en nous faisant traverser la Manche et la MĂ©diterranĂ©e.
Histoire et magie s’entremĂȘlent Ă  travers les pages, les complots et les ambitions. Les fils et noeuds d’intrigues s’emmĂȘlent et se dĂ©roulent, dynamiques, fluides, dĂ©taillĂ©s, sans enjolivement face Ă  certaines horreurs, plongeant aussi bien dans la grandeur que dans la noirceur des coeurs des personnages, les mettant Ă  nu.
Au fil des chapitres, l’univers gagne en profondeur, et le lecteur explore un monde de plus en plus vaste et des contrĂ©es trĂšs diffĂ©rentes les unes des autres.

Fresque gigantesque d’une Ă©poque revisitĂ©e, le roman met en scĂšne une foultitude de personnages variĂ©s, fouillĂ©s, plus ou moins sympathiques et attachants. En commençant ma lecture, il m’a fallu plusieurs chapitres pour me remĂ©morer oĂč j’avais laissĂ© chacun d’eux Ă  la fin du tome 1 et j’étais parfois lĂ©gĂšrement perdue. Mais tous les Ă©lĂ©ments se assez aisĂ©ment remis en place.
Il y a encore davantage de personnages que dans le premier tome. Cela donne une richesse et beaucoup de nuances au rĂ©cit : les points de vue traversent les frontiĂšres et les mers d’un chapitre Ă  l’autre, d’une partie du monde Ă  l’autre. Cela peut parfois Ă©galement entrainer une petite frustration en ne voyant pas revenir un personnage avant des chapitres qui peuvent paraĂźtre trĂšs distants.
Les personnages sont nombreux, variĂ©s et trĂšs nuancĂ©s. MoralitĂ©s douteuses, ambitions, complots, lĂ©gĂšres pointes de machiavĂ©lisme : ce n’est pas une histoire de gloire Ă©pique et de nobles sentiments. C’est un dĂ©chaĂźnement de passions, une confrontation violente des volontĂ©s, le rĂ©cit d’un besoin de puissance pour exister.
Je continue d’avoir un petit faible pour le chevaleresque Ayne de Montmorency et je suis trùs curieuse d’en apprendre davantage sur les Grands Esprits et leurs actions,

LĂ©ger petit bĂ©mol : j’avais parfois du mal Ă  apprĂ©hender la longueur des ellipses (impossible de me souvenir depuis quand Ayne de Montmorency avait commencĂ© sa mission pour François Ier, par exemple).

La plume raconte, Ă©voque, dĂ©voile, entraine vers le chapitre suivant
 Les descriptions deviennent visibles et les Ă©motions perceptibles. Les pages s’animent, et se tournent avec fluiditĂ© et une pointe d’aviditĂ©.

Le mot de la fin
Un trĂšs bon roman, entrainant et fluide, mĂȘlant avec adresse histoire et fantasy dans une fresque dynamique.
J’apprĂ©cie la polyphonie de la narration et l’exploration du monde, mĂȘme si j’accroche inĂ©galement avec les personnages (et surtout avec leurs motivations). NĂ©anmoins, c’est cette narration « de mise Ă  nue Â» qui fait la force du rĂ©cit, entremĂȘlant noblesse et noirceur.

À bientît,
Marine

Image d’en-tĂȘte rĂ©alisĂ©e avec canva.

Ce livre émane d'un SP